Mémoires de Symoon

Un texte est accroché au tableau situé dans le hall du Conservatoire, exposé à la vue de tous. Il y est écrit :



Un jour, exaspéré de passer chez l'épicier de Giran pour revendre les morceaux de tissus trouvés pendant mes diverses ballades, j'ai décidé de les mettre en vente à bas prix. En fait, il faut savoir que je n'aimais guère l'idée que l'épicier utilise ces tissus pour alimenter sa cheminée, sachant que de nombreux camarades en aurait bien eu besoin. C'est ainsi qu'une naine m'accosta....

Après s'être perdus mainte fois au sein de la foule, nous arrivâmes à nous poser pour discuter. Mais voilà qu'un client pressé rencontré lorsque nous nous cherchions eu besoin de moi. Là, j'eu le malheur de traiter ce petit bout de femme de : "naine" ! Cela l'énerva au plus haut point. Dès lors, je sentais que la transaction commençait mal ! Et en effet, à partir de ce moment là, elle n'a pas arrêté de parler, je l'entends encore au loin qui doit discuter. Cette demoiselle, s'appelant Etaine, m'expliqua son idée d'institution pour promouvoir l'artisanat nain. Attiré par l'idée de ne plus gaspiller mes trouvailles, je l'écouta attentivement et sentit naître en moi le désire de l'aider dans sa tâche.

Cependant, ayant récemment intégré une organisation qui m'avait laissée plutôt de mauvaises impressions, je lui dis que je n'étais pas prêt à rejoindre immédiatement son institution. Cependant, je lui expliqua que j'épousais sa cause et nous nous rencontrâmes maintes afin de discuter et partager mes trouvailles. Ainsi, au fil du temps, Etaine devint une amie, elle me parlait de l'évolution de son institution qui fut reconnu par l'ordre établi, ainsi allait la vie. Un jour, elle me proposa de la rejoindre, mais toujours dans le doute, je ne souhaitais pas franchir le cap. C'est alors que je fis la connaissance de son cousin Taelisien qui m'aida dans la recherche de quelques ingrédients pour construire une arme qui me tient à coeur. Petit à petit, sans me rendre compte j'intégrais le conservatoire de manière informelle.

Faisant mon marché, j'ai croisé Mina, une camarade de mon ancienne organisation, j'aperçu l'insigne du conservatoire sur sa veste. Elle m'expliqua qu'elle n'avait pas aimé l'organisation et ses choix, préférant à cela l'institution du Conservatoire qui pour elle était une sorte de havre dans lequel elle trouvait tout ce qu'elle avait toujours recherché. Le temps passant, je me répétais les paroles d'Etaine qui souhaitait me voir les rejoindre. Il est vrai qu'avec elle et Wyna, j'avais passé de bons moments, notamment lorsque je lui avait appris pêcher. Toutefois, je n'osais pas faire le pas, de peur de ressentir ce sentiment d'oppression connu dans mon ancienne organisation.

Puis, un jour, Etaine me convoqua pour un entretien. Je lui expliquai mes doutes et mes exigences vis à vis de son institution. Là, elle me rassura et me fit comprendre que depuis le premier jour le Conservatoire correspondait à mes exigences. Ainsi, je pris la décision de venir vous rejoindre, ou plutôt pris l'insigne qu'elle me proposait afin de montrer mon appartenance officielle au clan, même si au fond de moi-même ce ralliement s'était déroulé à notre première rencontre.

Symoon

Etaine se remémore cette première rencontre avec Symoon, commencée sous de houleux auspices : "la naine" ... mots impersonnels qui auraient pu être avantageusement remplacés par "Demoiselle" ou "Madame" ... remarque dont elle avait d'ailleurs fait part à Symoon.

voilà les mots qui l'avait marqué lors de ce premier contact, et le caractère bienveillant d'Etaine avait choisi de les oublier, pour donner à cette rencontre une autre dimension que celle d'un quidam anonyme de passage qui s'adresse à une poule pondeuse.

Peut être aurait elle du se contenter de tourner les talons ce jour là ?

Enfin, les choses étant ce qu'elles sont, Etaine avait choisi de mettre son humeur de côté et de tenter d'expliquer les concepts du Conservatoire à Symoon, lui expliquant comment les élans de générosité pouvaient déplacer les montagnes, et que l'enthousiasme partagé pouvait réaliser toutes les ambitions qu'elle avait pour l'Artisanat Nain !

Symoon l'écouta alors attentivement, lui vendit ses morceaux de tissus, à prix modique certes mais les vendit quand d'autres plus désintéressés les lui auraient donné ...

Ces transactions se multiplièrent, Etaine espérant chaque fois que la générosité de Symoon s'exprimerait plus largement.

Elle éprouvait pour le guerrier un sentiment maternel protecteur, face à sa détresse d'être seul et sans attache.
Elle en vint à lui proposer de rejoindre les membres du Conservatoire, espérant lui offrir la chaleur d'une amitié partagée, propice à l'ouvrir aux autres.

Après des semaines d'hésitation, Symoon ne s'était toujours pas décidé à s'offrir plus avant.
Elle décidat de brusquer la situation et de l'amener à prendre une décision : s'il était celui qu'elle pensait être, un être torturé qui ne demandait qu'à s'épanouir dans une atmosphère chaleureuse, elle voulait lui offrir cette chance.

Il lui parla de ses déceptions passées dans un clan qu'il avait peu apprécié.
Il lui exposa ses attentes * relit le texte des Mémoires de Symoon * ... comment pouvait elle envisager qu'il avait en tête des exigences vis à vis du Conservatoire !

Elle le rassura alors sur la générosité que Symoon pouvait attendre en retour de la sienne, chose que visiblement il éluda.
Dès lors qu'il eut obtenu son insigne et un trousseau de clé pour accéder librement au siège, il continua à se refermer sur lui même, membre du Conservatoire de fait, mais pas de coeur.

Jamais un salut à ses camarades, aucun encouragement pour féliciter leurs progrès ou leurs trouvailles, pas même un mot pour accueillir les nouveaux membres, les invitations de ses compagnons à cheminer à leur côtés toujours repoussées pour des raisons personnelles, des exigences qui commençaient à s'exprimer et devenir pesantes : son obsession pour ses effets personnels et non pour les projets du Conservatoire occultant tout le reste.

Passablement agacée par cette attitude égoïste d'un membre qui avait été le seul à indiquer ne rien pouvoir mettre en commun avec les autres membres, exigeant qu'on s'occupe de ses aspirations sans accorder le moindre intérêt à celles du Conservatoire, Etaine se resignait à l'inévitable : lui annoncer que le Conservatoire et les membres qui le composent méritait plus d'égard ... et lui rendre sa liberté.