La nuit noire, sans lune ni etoile, le bateau avancait a faible allure pousse par un vent timide et freine par les remouts de la mer agitee.
Les grincements de la structure empechait quiconque de dormir. On pouvait entendre les gemissements des malades et l agitation des gardes, parfois meme leurs cris. Cela faisait 10 mois que nous etions parti, enfin je pense. N ayant plus d ongle, je n arrivais plus a graver dans le bois, les jours dont j etais temoin.
[Tondu se souvient]
J avais eu faim cette nuit la. Il est dur de n avoir aucun bien pour un nain mais il est pire de n avoir assez pour se nourrir. Ce qui entraina ma perte. Plein de terre, je deambulais d un pas las dans un etroite ruelle quand je croisa un etre de capuche vetu. Souille a sa base, son manteau revelait la situation de son proprietaire. Il a les moyens, Bougre ! me dis je.
Emporte par la faim, je me saisis brusquement d un pauvre pied de chaise trainant au sol, non loin du reste, et me jeta sur ma proie l arme en avant. Surprise, ma victime sursauta et a ma surprise, cria "Gardes ! Gardes, Gardes !"
Dans mon elan je fis tombe ma proie et me retrouva sur lui. Galvanise par cette postion de force, me semblait il, je lui cria "Donne... Donne ou j'te transperce !"
Il va sans dire, que les gardes ne furent long compte tenu de ma discretion, cette nuit la, puisque je n eus le temps d entendre une quelconque replique que deja j entendais de nombreux pas presses dans les ruelles adjacentes. Le plus vite possible et maladroitement, je me remis sur mes pieds et je tenta de trouver refuge. Chose que je ne pus accomplir avec succes.
Menotte et baillonne, j appris, captif de la garde, que ma victime avait plus que les moyens, elle avait aussi du pouvoir. Le lendemain, on m emmena au port effraye.
Le voyage fut long et plus les jours passaient et moins les cris me paraissaient presents. Si je ne suis pas un silence aujourd hui, je le dois surement a la corpulance naine.
[Retour à la réalité]
Assoupi, je suis tout a coup, conscient, par un choc puissant donne sur l avant du bateau. La cale s ouvre et on nous fait sortir aveugle. Des bruits grandissent et font place a des cris d alerte, de peur, de douleur. Nous sommes renvoye dans la cale et les bruits ne cessent et ceci pendant plusieurs jours.
"Victoire ?" surpris. La cale s ouvre puis se referme et on nous detache, nous nourrit. Je ne comprends plus. Je suis fou.
On nous parle et la, je prends conscience de la bete que j etais devenu car c est avec des efforts que je cherche a m exprimer.
Je dors.
Je me reveille et il fait nuit, nous sommes en mer. "Pourquoi ?" Je sors de la cale et un equipage inexperimente grouille sur le pont. Je crie "De l eau!"
On m en apporte, choque.
Les mois passe et la faim ressurgit, nous aneantit mon nouvel equipage et moi meme. Je m affaire a mon poste.
"Terre ! Terre ! Terre !"
C est accoste que tout s eclaircit dans mon esprit, que je prends la mesure de mes camarades, de leur lien les unissant - nous unissant, de nos differences qui choquent les cretures de ce monde - qui a fait ce que nous sommes et qui nous tuera.
Mais pour eux, je mourrais.
Je me tond les cheveux.
"Adieu Maphr, adieu terre natale, adieu famille car c est ici que je ferai fortune!"
"Terre accueille a bras ouverts, Tondu"